En 1914, une épidémie de peste s’abattait sur la ville de Dakar. Une des mesures d’hygiène prise par l’administration gouvernante française à l’époque était de déguerpir tous les habitants indigènes du « centre ville » en direction de la périphérie, d’où la création du quartier historique de la Médina. Cette mesure a constitué sans nul doute une des plus grandes insultes de gestion de l’espace en temps de crise sanitaire dans l’histoire du Sénégal bien qu’elle fut à l’origine de la création d’un des quartiers les plus importants de Dakar, foyer d’activisme, de révolution et de construction communautaire forte.
Face à la crise de la Covid-19, nous sommes de nouveau face à un dilemme de gestion des espaces pour une maîtrise de la propagation du virus. Sachant que les modes de vie sociale sont tels qu’il est difficile de délimiter les espaces de manière radicale comme nous l’avons vu dans d’autres pays, quelle serait la gestion idéale de nos espaces post-crise? Quelles stratégies adopter sans pour autant biaiser le sens de la communauté très ancré dans nos modes de vie?
Carole Diop, architecte et actrice culturelle, nous fait l’honneur de partager avec nous ses réflexions sur ces questions.
Carole Diop est Fondatrice et Directrice de publication de la revue Afrikadaa. Cette jeune architecte diplômée de l'ENSAPVS, exerce aujourd'hui à Dakar où elle s'est installée après ses études. Carole Diop préside l'association Afrikadaa à Dakar qui participe activement à la vie culturelle sénégalaise notamment avec la mise en place de SN Art, des rendez-vous culturels mensuels qui permettent aux acteurs culturels de tous horizons d'échanger autour de thématiques liées au développement des industries créatives au Sénégal.
Carole a également été représentante du Sénégal au Forum Mondial des Jeunes Architectes.