Jeune étudiant chercheur et artiste rappeur j’ai grandi à Dakar, dans le quartier du Plateau pendant les années 1990-2000. J’ai très tôt été touché par le hip-hop à travers le break-dance en premier lieu puis le rap durant l’adolescence. Mais j’ai aussi grandi dans un environnement où d’autres genres de musique étaient beaucoup plus présents. Je suis le plus jeune d’une fratrie de créatifs qui s’expriment plus par des musiques éclectiques qui sont souvent des carrefours où s’entrechoquent musiques traditionnelles de l’empire du Mali, Afrobeat, jazz et autres musiques noires, mais aussi des textes littéraires venant des quatre coins du monde. Durant mes études universitaires à Saint-Louis entre 2010 et 2015, j’ai entrepris de monter un live band dont j’ai été le lead vocal. C’était pour moi le moment de partager des morceaux que j’avais composés et que je ne trouvais pas assez hip-hop pour être acceptés sur la scène de rap sénégalaise, ni assez « pas hip-hop » pour être hébergés par une autre catégorie. Cela m’a permis de digérer mes diverses influences et de tracer ma propre voie à la fois académique et artistique. J’ai donc fait un master en Littérature et Civilisation Africaine à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis avec un sujet de mémoire de fin d’études portant sur le rapport entre arts verbaux et re-création de l’identité culturelle au Sénégal ; mettant un focus sur le rap et le slam sénégalais. Actuellement, sous l’alias « Rhapsod », je suis à la dernière phase d’enregistrement de mon premier opus, un EP qui s’appellera Juroom (cinq en wolof). Parallèlement, je viens de commencer une thèse de doctorat codirigée par l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales et l’Institut Fondamental d’Afrique Noire à Dakar; elle s’intéresse au rap dans le champ de l’oralité et à la probabilité qu’il serve de canal de transmission de savoirs aussi bien endogènes qu’exogènes.