Fatou Kandé Senghor est une artiste et réalisatrice de films documentaires, de programmes et de fictions télévisés. Elle est aussi formatrice en vidéo auprès d’étudiants, et de jeunes en difficultés d’apprentissage. Son film documentaire intitulé Giving Birth (Donner Naissance), un portrait de l’énigmatique sculptrice casamançaise Seyni Awa Camara, a été présenté à la Biennale de Venise en 2015. Elle a publié plusieurs articles dans des revues sur les thématiques du genre, des cultures urbaines et du cinéma africain. Kandé Senghor est la fondatrice de Waru Studio, un espace d’art où gravitent jeunes artistes, cinéastes et chercheurs afin d’explorer l’intersection entre l’art, les technologies et la politique en Afrique. En 2015, elle publie WALABOK une histoire orale du hip-hop au Sénegal chez Amalion Publishing. Il s’agit d’une anthologie qui se concentre sur deux générations d’artistes constitutives du mouvement hip-hop au Sénégal. Cette anthologie est aussi à la base d’un projet de série télévisée sur le thème de la jeunesse sénégalaise vue à travers l’évolution du hip-hop, réfléchissant à la fois aux maux et aux aspects positifs de notre société. La pratique artistique de Kandé Senghor combine photographie, film, installation publique, écriture et recherche pour explorer des concepts intimes tels que l’identité, la communauté, la religion, l’histoire et la géographie. Sa passion première est de documenter les mutations sociales pour mieux révéler comment les textes dit sacrés, la poésie et les légendes de l’oralité donnent forme à la vie moderne. Kandé Senghor aime effacer la dichotomie entre héritages ancestraux et pratiques religieuses (islam, judaïsme et christianisme) afin de mettre au défi les attentes et les stéréotypes, ou de les complexifier. Elle vit et travaille à Thiès.