Dans le cadre de la troisième session de la RAW Académie, RAW Material Company a le plaisir de vous inviter à la conférence publique d'Ayesha Hameed qui aura lieu le mercredi 29 novembre 2017 à 17h30.
Cette conférence est portée par le sentiment pressant que nous vivons une époque profondément marquée par une crise mondiale, et que l'importance de construire un imaginaire militant qui puisse trouver des applications concrètes est plus que nécessaire, alors même que tant d'autres outils semblent inefficaces. En gardant cela à l’esprit, nous allons collectivement expérimenter des manières d’élargir le cadre du sonore pour aborder la questions des climats futurs et des fictions futures, de l’anthropocène et de la violence climatique. De quelle manière une pensée sonore et tactile peut-elle contribuer à une prise de décision telle que l’affirme la grille d’analyse des Cinq Éléments ? Mais aussi, à quoi cette pratique pourrait-elle ressembler, sur le terrain et au quotidien?
Nous considérerons les vies après la mort possibles de l’Atlantique Noir: dans les migrations maritimes contemporaines rendues illégales, dans les environnements océaniques, sur les pistes de danse et les sound system afro-futuristes, mais aussi dans l’espace extra-atmosphérique. Pour y parvenir, nous ferons se rencontrer deux conversations — l'afro-futurisme et l’anthropocène — et à leur confluence nous écouterons Drexciya, un duo de musique électronique de la fin du XXe siècle, venu de Détroit, avec sa création d’un monde acoustique et fictionnel.
Ensemble, nous ferons se rencontrer des méthodes d’écoute et une manière de construire le monde qui s’étendra de l’univers sonore à celui haptique.
Le travail d’Ayesha Hameed s’intéresse aux frontières et aux migrations contemporaines, à la théorie critique de la race, à Walter Benjamin et aux cultures visuelles de l’Atlantique Noir. Son travail a donné lieu à des performances et à des expositions à l’ICA, l’Institute of Contemporary Art, à Londres (2015), au Haus der Kulturen der Welt à Berlin (2014), à l’espace Chimurenga installé au Showroom à Londres (2015), lors de l’Oxford Programme for the Future of Cities, Oxford (2015), au Edinburgh College of Art (2015), au Kunstraum Niederoesterreich à Vienne (2015), au Pavillon à Leeds (2015) et au Homeworks Space Program, à Beirut en 2016.
Parmis ses publications, on trouve des contributions à Forensis: The Architecture of Public Truth (Sternberg Press 2014), We Travelled the Spaceways (Duke University Press, à paraître en 2017), Unsound/Undead (Univocal, à paraître en 2017); et des ouvrages parmi lesquels Visual Cultures as Time Travel (avec Henriette Gunkel, Sternberg Press, à paraître en 2018) et Futures and Fictions (co-édité avec Simon O’Sullivan et Henriette Gunkel, à paraître en 2017).
Après avoir été étudiante chercheuse en architecture d’investigation au centre de recherche en architecture de l’Université Goldsmiths à Londres, elle y est actuellement co-responsable du programme Beaux-arts et Histoire de l’art.