RAW Material Company a le plaisir de vous inviter à prendre part à la présentation du projet Lieu commun de l'Atelier GRAPHOUI et du collectif Kakatar ce vendredi 15 décembre 2017 à 17h30.
Cette présentation est organisée dans le cadre de Citéologies, un programme de réflexion et de recherche sur les politiques architecturales et urbanistiques des villes africaines en collaboration avec l'architecte Carole DIOP. Citéologies est un volet du programme de conférences publiques hebdomadaires vendredis @RAW.
Le « Lieu Commun » est une association de mots qui nous permet de réinventer la réalité à travers le local, en recoupant passé, présent et futur de tout ce qui le compose. Ce sont des lieux à inventer, à s'approprier, où l'on peut faire bégayer le réel, y fabuler de nouveaux rapports à l'histoire et aux archives, fabriquer des personnages, de nouveaux mythes à partir de nos habitudes, faire émerger des mondes qui nous déconcertent et des perspectives qui nous concernent. Édouard Glissant dans son ouvrage le « Tout monde » (1993) revalorise cette expression: « Il faut sortir le « lieu commun » du rôle qui lui est assigné, de l’enfer où notre culture occidentale semblait l’avoir définitivement relégué, pour lui restituer son beau sens étymologique de lieu, géographique ou mental, de rencontre et de partage, de communion ».
La question du « lieu commun » nous semble primordiale dans le monde global dans lequel nous vivons. Bien qu'il s'ancre dans des espaces urbains (Bruxelles et Dakar), ce projet n'interroge pas seulement le lieu physique, mais aussi l'imaginaire, la représentation, l'invisible, à la fois locaux et connectés au reste du monde. C'est une tentative de poser la question du commun en faisant émerger à la fois la singularité des points de vue et la permanence des évolutions du monde.
Le laboratoire regroupe des artistes sénégalais et belges qui prennent le temps pour explorer un lieu où se joue du « commun », c’est-à-dire un espace où une collectivité dessine ses contours et son inventivité afin de répondre à des enjeux du commun.
« Lieu commun » tel que nous l'entendons n'est pas un thème mais plutôt une démarche de travail, une recherche poétique pour sonder les mutations de nos environnements et de nos sociétés.
Le lieu, les dynamiques qui l'habitent, son histoire et son contexte sont autant de matières premières pour la création. Les artistes sont invités à puiser dans leur créativité un imaginaire qui stimule la pensée critique, offre des narrations nouvelles, et produisent du savoir pour mieux comprendre nos sociétés.
Toutes les formes et pratiques artistiques cohabitent. La forme audiovisuelle, étant pratiquée dans les deux structures porteuses du projet, s'imposera comme la forme transversale aux différents médiums utilisés (dessin, peinture, écriture, photographie, son, etc.). Cette transversalité est un atout pour favoriser la diversité des langages, des modes de création et de production.
Le projet assume aussi une dimension participative. Il s'agit d'ancrer le processus dans un lieu et de constituer un groupe perméable pour l'explorer. Ce groupe doit être aussi varié que possible : artistes de tous bords reconnus ou pas, habitants, penseurs, outsider, ethnographe, géographe, historien, sociologue, théoricien... ici tous considérés comme artistes. Ils font un travail de mise en forme qui manifeste un regard sur le monde et nous projettent dans l'avenir et l’imaginaire collectif de ces lieux. Tous sont porteurs d'expériences à échanger.
A partir de ce « lieu commun », le sujet s’étoffe dans la rencontre.
Observer : délimiter arbitrairement quelques zones, des espaces, un périmètre particulier et observer ce qu'il contient, ce qui s'y passe. Recueillir des témoignages, ramasser des objets, collecter des archives.
Analyser : tenter de déceler ce qui se joue encore invisible à nos yeux parce que les changements s'opèrent trop lentement ou parce que les associations entre les éléments ne se sont pas encore produites.
Imaginer : spéculer sur des futurs possibles ou des passés qui se seraient déroulés autrement.
Les échanges et l'expérience du lieu sont au centre du laboratoire. Néanmoins, il se déroule comme une collecte d'idées, de formes, de traces et de résultats.
A propos de l'Atelier GRAPHOUI
Collectif de cinéastes, atelier de production audiovisuelle et centre d’expression et de créativité reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’Atelier GRAPHOUI est un véritable laboratoire de sons et images actif dans la production et la formation depuis 1979.
Partant de sa pratique du cinéma d’animation, l’Atelier GRAPHOUI développe un travail de réalisation, de production et de réflexion sur le langage audiovisuel.
Film d’animation, documentaire, documents audio phoniques, installations vidéo, film expérimental : à l’Atelier GRAPHOUI nous soutenons des créations audiovisuelles où les frontières entre fond, forme et genres sont remises en question, où le langage est exploré et travaillé de manière atypique/innovante.
Depuis 1988 , l’Atelier GRAPHOUI développe de nombreuses collaborations avec l’Afrique .
A propos du collectif Kakatar
Kakatar, qui signifie "le caméléon", est un collectif d’artistes vidéastes, peintres et sculpteurs issus de l’école Nationale des Beaux-arts de Dakar et qui sont intéressés par le travail en groupe sous forme de laboratoire de création et de recherche dans le domaine des arts visuels.
Créé en février 2016, cette jeune structure a pour objectif principal la production et la diffusion de films d’animation et de films expérimentaux en particulier.
En effet, il vise à créer des ateliers de recherche afin de renforcer les capacités de la structure pour accueillir et aiguiller des jeunes artistes par une initiation à la réalisation de film d’animation. Pour cela, un échange d’expériences est envisagé avec d’autres structures du monde (l’atelier GRAPHOUI de Bruxelles est un partenaire du Studio depuis mars 2014) dans le cadre de projet de production de films collectifs.
A propos de Carole DIOP
Carole Diop est Fondatrice et Directrice de publication de la revue Afrikadaa. Cette jeune architecte diplômée de l'ENSAPVS, exerce aujourd'hui à Dakar ou elle s'est installée après ses études. Carole Diop préside l'association Afrikadaa à Dakar qui participe activement à la vie culturelle Sénégalaise notamment avec la mise en place de SN Art des rendez-vous culturels mensuels qui permettent aux acteurs culturels de tous horizons d'échanger autour de thématiques liées au développement des industries créatives au Sénégal.
Carole a également représenté le Sénégal au Forum Mondial des Jeunes Architectes.