Dans le cadre de la cinquième session de la RAW Académie, RAW Material Company a le plaisir de vous inviter à la conférence publique de Peter Webb qui aura lieu le mercredi 7 novembre 2018 à 17h30.
Nous sommes des individus uniques constamment stimulés par nos perceptions et sensations à mesure que nous traversons la vie dans le monde qui nous entoure.
Nous sommes parties intégrantes d’environnements aux expressions particulières, en transformation et mutation constante dans le temps.
Jour après jour, année après année et tout au long de nos vies, nous nous tissons à ces autres réalités, dont nous parvenons à explorer certaines par les rapports que nous développons.
Le chemin que nous choisissons peut être individuel ou partagé et la profondeur des rapports et des compréhensions qui en découlent dépend de notre aptitude à l’ouverture aux autres que nous rencontrons. Eux aussi sont uniques dans leur manière d’expression et pour percevoir leurs réalités, nous devons être ouverts à eux avant de pouvoir les sentir nous « toucher » quelque part en nous. Ce faisant, un échange d’être est possible et par la pratique, nous pouvons approfondir cette expérience des rapports et la laisser croître, fleurir et fructifier.
Les graines de ces fruits contiennent un potentiel de changement puisqu’elles représentent une union d’échange ouvert. Germant sous la forme d’expressions uniques, elles dépendent des conditions extérieures pour développer le potentiel de changement.
Les paysages et toutes leurs composantes – sol, montagnes, cours d’eau, arbres et fleurs, oiseaux et animaux plus gros ; l’espace qu’ils partagent entre ciel et terre où nos yeux tombent sur nuages, pluie, vent et soleil brillant – tous sont des expressions uniques, rythmiques, tout comme nous. S’ils nous touchent continûment par nos sens et notre perception, les sentons-nous réellement ? N’avons-nous pas tendance à les nommer et à les séparer comme nous avons appris à notre esprit à le faire ?
Par le nom et la séparation, le rapport devient un simple acte formel, inconscient, auquel nous participons à peine. Ainsi, nous partageons peu de nous-mêmes et tendons à absorber moins encore de ce qui est en dehors de nous. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous traversons la vie aussi efficaces que les machines que nous utilisons, mais nous n’avons pas d’expérience de la sensation ou de la vie intérieure qui est éveillée par un rapport avec le monde extérieur. Il n’y a pas de croissance, pas de fleur et pas de graine à faire germer. Nous sentons tous d’une façon ou d’une autre que quelque chose d’autre peut être fait pour réveiller l’abondance.
Ensemble, nous étudierons comment le paysage peut nous toucher et comment chacun d’entre nous au sein du groupe éprouve ce que nous percevons. Nous étudierons des manières de réveiller et de cultiver notre sensibilité à la Nature et comment nous pouvons développer des rapports – entre nous, et avec les différents éléments qui composent un environnement.
J’espère qu’ensemble, nous pourrons comprendre la germination comme un petit miracle de la vie où nos expériences partagées personnelles seront les graines et notre groupe, le sol fertile et l’humidité nécessaires pour leur émergence et leur croissance. Ensemble, nous pouvons étudier comment créer les bonnes conditions pour que le changement se manifeste à partir des graines créatives que nous semons dans nos vies et dans nos communautés.
A propos de Peter Webb
Peter Webb a obtenu un diplôme de sciences horticoles en Australie, où il est né. Il a été collecteur de semences et cultivateur d’orchidées aux Jardins botaniques royaux, puis à l’Université de sa ville natale, Melbourne. Il a commencé à s’intéresser à la permaculture et a ensuite quitté son pays pour collecter des semences et travailler dans l’arboriculture à Londres (Angleterre), avant d’étudier l’agriculture biodynamique et de déménager au Brésil, où il vit actuellement.
Il a vécu au sein d’une communauté paysanne dans les montagnes du Sud-Est du Brésil, où il a construit sa maison, élevé des moutons et planté sa propre nourriture. Après 14 ans, il a rejoint São Paulo et ses 18 millions d’habitants, où son travail est très différent : restauration écologique, cours de permaculture, arboriculture, enseignement (Gaia Education, Schumacher College), éco-psychologie, agro-sylviculture, bouddhisme tibétain et phénoménologie…
Après avoir rencontré l’artiste Otobong Nkanga en 2014 juste avant la Biennale de São Paulo, il a approfondi son travail sous forme d’exploration sensible des gens et de leurs perceptions des objets et du paysage.