De jour en jour, la question de la dimension politique dans les arts du spectacle se pose avec insistance. La réflexion est souvent considérée comme une étape cruciale du processus artistique, au cours d’une période haletante. Depuis 2011, cette relation entre la réflexion et la notion de temps constitue l’une des questions essentielles avec lesquelles je me débats. La tentation de créer de l’intérieur. La difficulté à réfléchir à des événements avant que le temps ne passe, de manière à aider la mémoire à subir le processus naturel de sélection. Je trouve qu’il existe une certaine pertinence dans la mémoire collective et individuelle, du corps aussi bien que de l’esprit, ainsi que dans les récits personnels, pour combler le fossé entre les versions officielles d’événements et l’expérience personnelle vécue par un individu ordinaire.
A Propos de Laila Soliman
Laila Soliman (née en 1981) est une réalisatrice et scénariste de théâtre indépendante égyptienne, qui vit et travaille au Caire. Elle a étudié à l’école allemande et à l’université américaine du Caire et a obtenu une Maîtrise en Arts dramatiques de la Dasarts (AHK) à Amsterdam. Ses œuvres ont essentiellement été présentées en Égypte, en Tunisie, au Liban, en Syrie et en Europe. Parmi ses œuvres les plus importantes, nous pouvons citer The Retreating World (2004), Ghorba, images of alienation (2006), …At your service! (2009), Spring Awakening in the Tuktuk (2010), Lessons in Revolting (2011), Here, There & Everywhere (2013), No Time for Art 0/1/2/3 (2011-2013), Hawa ELhorreya, Whims of Freedom (2014) La Grande Maison (2015), The National Museum of the State Security System (2015), Zigzig (2016). Sa pièce de théâtre Egyptian Products (2009) a été publiée dans l’anthologie Plays from the Arab World de Nick Hern Books et jouée au Royal Court Theatre de Londres.