Avec des oeuvres de:
Marie Helene Pereira
Fatima Bintou Rassoul Sy
Babacar Mbaye Ndaak
Dr Serigne Sylla
Thierno Seydou Sall
Carole Diop
Nzinga Mboup
Dakar. Couvre-feu. Tout s'arrête ?
Alors que nous êtres humains parcourons la ville sans nous soucier de l’espace que nous partageons avec les êtres sacrés non-matériels, les temps actuels nous rappellent l’importante et plus que pressante nécessité de laisser la nature respirer.
Le confinement a fonctionné comme un temps d'observation et de redécouverte des éléments qui façonnent l’être humain, ses appartenances ainsi que ses croyances. La crise COVID-19 a semé le chaos dans le monde, a bouleversé les habitudes et comportements, a démantelé les institutions ainsi que les liens physiques existant entre individus. En poussant plus loin la réflexion, ne pourrions-nous pas aussi la considérer comme un moment d’auto-critique et de réconciliation forcée avec la nature?
Car nombre de fantômes ont refait surface durant cette pause : fantômes existentiels, émotionnels, spirituels, politiques... Ces rues vides à la tombée de la nuit, cette étrange tranquillité, un temps opportun pour un commun retour vers la nature.
Ayant grandi au Sénégal, l’imaginaire de l’artiste Ibrahima Thiam a en partie été façonné par les légendes sur les divinités Lebu ainsi que leurs relations aux villes côtières de Dakar, Rufisque, Saint Louis et Yoff. Les rituels associés à l’eau constituent des pratiques sacrées pour maintenir de bonnes relations entre les esprits protecteurs de ces villes et leurs communautés.
Travaillant principalement avec la photographie, Ibrahima Thiam s’intéresse à la mémoire, à l’archive, à l’oralité africaine et aux histoires imaginaires. La relation que RAW tisse avec son œuvre se dessine comme une succession d'apartés d'où l'exposition D’une rive à l’autre. Il n’a cessé de nous mettre en présence des imaginaires qui l’habitent et le nourrissent au cours de moments suspendus, entre les deux rives de nos mondes, visibles et invisibles.
À la suite de Maam Coumba Bang (2019) et Maam Ndeuk Daour Mbaye (2020), Maam Njaré (2020), la troisième divinité qu’il convoque, se révèle à nous dans le cadre de sa résidence à RAW qui au-delà de l'œuvre et de son exposition, s'attachera à documenter et à rendre visible son processus de création.