Un soir, en Janvier 2011, alors qu’un groupe interdisciplinaire de journalistes, poètes, rappeurs et artistes hip-hop se réunit pour boire le thé et débattre sur l'actualité, vient l'une des nombreuses pannes de courant. Ce fut la panne de trop. Ils lancent le mouvement Y'en a marre pour élever la conscience civique et enflammer ce qui est devenu une révolte sociale massive, inédite au Sénégal à ce jour.
Le 23 Juin 2011, alors que l'Assemblée nationale s'apprête à voter un projet de loi constitutionnelle, qui permettrait aux candidats à l'élection présidentielle de pouvoir se faire élire avec un ticket gagnant avec seulement 25% des voix, il ya une forte mobilisation des personnes et les partis d'opposition. Ils se réunissent sur la Place Soweto, en face de l'Assemblée nationale, pour protester contre ce vote. Cette tentative de modification de la constitution est considérée par la plupart des citoyens comme une grave violation des règles républicaines établies et comme une violation de la tradition démocratique. Il est également perçu par la communauté nationale et internationale comme une préparation pour un coup d'Etat électoral de la part du président Abdoulaye Wade, qui jouit d'une confortable majorité à l'Assemblée nationale.
Ces deux événements vont être à la base d'une longue série de manifestations de rue, d’actions civiques et de médiation politique dont les affrontements entre les manifestants et la police sera le reflet le plus visible.
L’exposition CHRONIQUE D'UNE REVOLTE, photographies d'une saison de protestation retrace une saison d'activité politique et sociale intense qui a abouti à l'issue pacifique et démocratique de la récente élection présidentielle au Sénégal. Vingt photographes, la plupart sénégalais, présentent leurs histoires de ce processus de prise de conscience civique. C'est l'histoire de l'engagement du Sénégal à la démocratie et le dialogue social associé à un fort désir de changement de leadership et de respect des lois constitutionnelles.
Cette exposition est accompagnée d'un catalogue illustré qui inclut également les textes critiques de: Alioune Tine, Alpha Amadou Sy, Boubacar Boris Diop, Fadel Barro, Ibrahima Wane, Ismaila Madior Fall, Issa Samb, Mame Aly Konte, Mactar Fall and Penda Mbow.