En collaboration avec l’École National des Arts (Dakar), Raw Material Company annonce État des lieux 2, un symposium international de trois jours sur la formation des artistes en Afrique.
Du 26 au 28 juin 2014, suivant un calendrier biennal, le second programme de la série État des lieux de Raw Material Company intitulé “Éducation artistique en Afrique” se tiendra pendant trois jours à Dakar, Sénégal. Il fait suite à un premier volet qui se concentrait sur les lieux d’art indépendants émergents en Afrique.
L’objectif principal de ce second symposium international est d’offrir une plateforme et une opportunité pour réfléchir aux pédagogies et pratiques artistiques, aux politiques institutionnelles et aux traditions, cela afin de distinguer de quelle manière elles contribuent à la production, la transmission et la perpétuation d’un savoir artistique et visuel dans le champ académique africain. Les participants seront des penseurs, des universitaires, des artistes et des professionnels de la culture qui tous travaillent dans le secteur académique et éducationnel : ils partageront leurs opinions sur des thématiques déterminantes et auxquelles il est urgent de réfléchir liées à la revitalisation générale de l’éducation artistique dans les pays africains. Ces participants invités offriront des analyses de la situation actuelle mais articuleront aussi les futurs possibles concernant l’enseignement académique de l’art en Afrique, en fonction des contours d’imaginaires nationaux en évolution et du mouvement constant du paysage économico-politique mondial.
La formation artistique universitaire en Afrique a débuté il y a plus de cent ans, en étant à la fois une partie au sein d’un programme nationaliste de développement culturel et une composante secondaire de l’éducation coloniale. Dans le sillage de l’indépendance politique du milieu du 20ème siècle, les nouveaux états africains ont instauré, avec détermination, des programmes culturels nationaux autonomes, incluant la fondation d’un art nouveau et d’institutions culturelles inédites ou bien l’expansion et la réorientation de celles, coloniales, déjà existantes. Cependant, les Programmes d’Ajustement Structurel des années 1980 et 1990 ont grandement touché les secteurs culturels et ceux de l’éducation ; avec pour résultat qu’à la suite des secteurs dits productifs au sein de ces économies effondrées, l’éducation artistique dans sa majeure partie a connu un extraordinaire déclin en termes de qualité, d’échelle et d’ambition. Le symposium envisagera comment les écoles d’art en Afrique pourraient être réinventées et réorganisées afin de devenir des espaces ouverts aux approches pédagogiques transdisciplinaires innovantes et aux projets et méthodes ambitieux et expérimentaux. On réfléchira également aux moyens de maintenir le rôle de site de production et de partage des savoirs des écoles d’art, mais aussi celui de lieu de recherche et de développement de méthodologies d’archivage pour « le bien commun et le bien social », ou encore de catalyseur de nouvelles stratégies de réseau artistique international.
Parmi plusieurs études de cas qui seront présentées durant ce symposium, une attention particulière sera donnée à la question du manque de financements qui conduit, d’une part, à une baisse constante de la qualité de l’enseignement, et d’autre part, à un problème d’accès aux outils contemporains de production artistique et intellectuelle. L’un des objectifs principaux du symposium est d’observer avec précision certains projets artistiques et de commissariat d’exposition qui ont influencé la formation de connections culturelles entre des pays africains et stimulé la croissance de lieux de travail qui ne sont pas fondés sur l’obtention de diplômes : les collectifs d’artistes et autres initiatives culturelles qui y sont liées. Comment les écoles d’art pourraient, malgré leur besoin de définir des cursus et les impératifs académiques, s’inspirer de la vitalité des programmes sans diplômes ? Quelles possibilités de collaboration existent entre les écoles d’art universitaires et celles non universitaires, cela dans un contexte de dynamiques du monde de l’art toujours en mouvement et de nécessité d’élargir les espaces de transaction artistique, esthétique et socio-culturelle et d’échange en Afrique ?
Le symposium est ouvert à un nombre limité de participants (35) sélectionnés suivant l’ordre d’inscription.
Les trois jours de symposium s’organiseront en sessions privées et publiques. Les thèmes des discussions préliminaires incluront les sujets suivants :
Coordination:
Marie Hélène Pereira: mariehelene@rawmaterialcompany.org